Peint entre 1885 et 1886 à Broadway, Carnation, Lily, Lily, Rose marque une étape majeure dans l’art de Sargent. Inspiré par la lumière du soir et les lanternes japonaises, il compose une scène d’enfance suspendue entre réalisme et impressionnisme. Deux fillettes allument des lampions parmi les lys — un instant fragile saisi dans la pénombre dorée.
Les valeurs s’organisent autour de la lueur des lampions, qui éclaire les visages et les robes. Le fond végétal sombre sert d’écrin, tandis que verticales des lys et cercles lumineux structurent l’espace. Sargent travaille à la tombée du jour, quelques minutes par séance, pour capter la vibration exacte entre jour et nuit. L’ensemble repose sur un équilibre calme, où la lumière devient matière.
Le point focal se situe entre les fillettes, autour du lampion central. La clarté rayonne vers leurs visages et se propage dans les fleurs. Les bras et les lys guident le regard en rythme doux, sans rupture. La répétition des sources lumineuses crée une cadence visuelle, où la lumière ordonne seule la scène.
Par les valeurs feutrées, le focal lumineux et les formes souples, Sargent peint une émotion plus qu’un motif. La lumière devient souffle et silence, traduisant la poésie d’un instant. L’œuvre mêle observation et rêverie : une méditation sur la perception, entre enfance et crépuscule.
Copier ce Sargent, c’est chercher la vibration avant le détail. Les blancs doivent respirer de reflets rosés, les lampions rester translucides. Le modelé se construit sans contours, en passages fondus. Le geste souple conserve la lumière flottante. On comprend alors que Sargent ne décrit pas la scène — il peint la lumière elle-même.
ARTISTE DE PARIS
Christian Denéchaud, artiste peintre
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